Crise de la quarantaine : mythe ou réalité ?

Crise ou transition ?

Quand on entend «crise de la quarantaine» on se représente ce quadra qui, poussé par une soudaine envie de vivre une seconde jeunesse, trompe sa femme ou la quitte pour une plus jeune.
Ce phénomène existe et n’est pas anecdotique, mais c’est une vision caricaturale et très réductrice de ce que représente réellement cette « transition » importante qui survient au milieu de notre vie.

Les origines de cette légende urbaine remontent au début des années 70. Deux chercheurs américains, eux-même concernés par ces étranges symptomes, lancèrent la première étude sur la «midlife crisis», en ne sondant donc… que des hommes ! J’te jure…

Cette étude concluait qu’une prise de conscience de sa propre mortalité pouvait provoquer une forme de panique, et mener à prendre des mesures radicales, particulièrement dans le domaine conjugal. La médiatisation de ces résultats a contribué à diffuser plus de confusion que de compréhension sur le sujet. Elle oubliait de sonder les femmes, et réduisait la transition du milieu de la vie à une crise. Une réelle crise soudaine et radicale ne concernait en fait que 8% des hommes expérimentant cette transition.

Les changements majeurs chez l’adulte sont non seulement normaux mais prévisibles. «Que ce soit au plan personnel ou social, des changements en profondeur devront avoir lieu et l’adulte doit en être éminemment conscient. Bien que ces transformations nécessitent des changements au niveau du concept de soi et au niveau de son identité personnelle».  10 ans plus tard la psychologue Bernice Neugarten remettait les pendules à l’heure. Elle précisait que pour la grande majorité des personnes (hommes et femmes confondus) ces transformations ne provoquaient en aucun cas une crise ou un trauma.

Deux éléments pouvant déclencher une crise avaient été identifiés : la survenue d’un événement douloureux (divorce, maladie, licenciement…), et le déni de la nécessité de son évolution personnelle.
Conclusion : ne mettez pas votre transition sous le tapis.

Les 3 grandes transitions

Pendant des décennies les concepts de crise, de changement ou de transition étaient réservés aux enfants et adolescents. C’est dans les années 80 que les adultes ont enfin eu le droit à leur propre «transition», reconnue comme un processus de croissance expérimenté en milieu de vie.

Le psychologue Daniel Levinson identifie trois transitions dont les enjeux sont particulièrement importants dans nos vies.

– le passage de l’adolescence à l’âge adulte
– autour de nos 30 ans lorsque l’on fait le point sur «la façon d’être à soi et au monde»
– entre 40 et 45 ans, «quand les illusions de la jeunesse doivent être passées au crible» pour s’ouvrir à notre réalisation personnelle, au cheminement vers la découverte de soi.

Les premiers signes d’une transition du milieu de vie peuvent se faire ressentir dès l’âge de 35 ans tout comme se manifester après 50 ans. Le pic se situerait entre 44 et 47 ans.

La nécessité du changement

Même si la situation peut sembler complexe, nous opérons simplement un passage d’une situation à une autre, et nous avons tous la capacité de relever ce challenge du changement. On peut percevoir les ajustements demandés, la direction à prendre, l’aborder avec clarté, en développant notre niveau de compréhension du processus.

Comprendre la nécessité d’évoluer et percevoir les changements nécessaires, est une étape encore plus importante que le changement lui-même.

Donc pas de panique si vous vous sentez concerné, maintenant que votre conscience s’est éveillée à l’importance de la transition du milieu de vie, vous êtes sur les bon rails ! Si vous n’avez aucune idée du changement à opérer, un travail d’introspection vous permettra de mettre le doigts sur les ajustements nécessaires. Un indice chez vous : ne cherchez pas la solution à l’extérieur.

To be continued…